Tests des Ancêtres Génétiques (II)
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Tests des Ancêtres Génétiques (II)

Les questions les plus habituelles

Dans un post précédent, nous avons parlé des différents types de tests d’ancêtres qui existent, des caractéristiques de chaque test et de leurs différences. Nous souhaitons maintenant répondre aux questions les plus fréquentes qu’on nous posse à propos de ces analyses lorsque nos clients nous contactent pour en demander des informations.

Si vous envisagez d’effectuer un test de vos origines génétiques, nous vous recommandons de lire ce post mais aussi le post antérieur sur ce sujet. Nous en publierons un autre, en approfondissant dans les particularités des tests des haplogroupes dans le futur aussi.

Quelle analyse des ancêtres est la plus complète

Nos clients nous posent souvent cette question lorsqu’ils nous contactent pour se renseigner sur les tests des ancêtres : lequel est le plus complet ? La réponse est claire : aucune de ces analyses n’est plus complète que l’autre. Chaque test étudie une partie différente de l’ADN (ADN autosomique, du chromosome Y ou ADN mitochondrial) et, par conséquent, chacun nous donne une information différente.

Pour faire une analogie, c’est comme si nous faisions deux tests sanguins : l’un pour connaître notre taux de cholestérol et l’autre pour connaître notre taux de sucre dans le sang. Bien que les deux procédures soient faites à partir du même échantillon, chacune d’elles se concentre sur un seul élément de notre sang, et ne peut que nous donner des informations sur l’élément qu’elles ont analysé. Dans les analyses des ancêtres, bien que nous les fassions toutes à partir du même échantillon (échantillon buccal, dans ce cas), chacune se concentre sur une seule partie de notre ADN (ADN autosomique, du chromosome Y ou ADN mitochondrial) et donc nous obtenons des informations différentes sur nos origines.

point d'interrogation

Par conséquent, nous devons évaluer ce que nous voulons savoir sur nos origines et sur nos ancêtres et, en fonction de cela, choisir un test ou un autre. Si quelqu’un veut savoir « tout » sur ses origines et ses ancêtres, il serait préférable de faire toutes les trois analyses. Nous avons eu des clients qui ont même effectué des analyses auprès de plusieurs membres de leur famille afin de connaître également les haplogroupes d’autres lignées de leurs arbres généalogiques ; par exemple, on peut envoyer son propre échantillon pour connaître son haplogroupe maternel, mais aussi l’échantillon de son père pour connaître l’haplogroupe maternel de cette autre branche de la famille (puisque, comme nous l’avons expliqué dans le billet précédent, l’ADN mitochondrial analysé est celui qui est hérité de la mère, car le père ne transmet pas son ADN mitochondrial à ses enfants).

Ces analyses fourniront-elles des informations spécifiques sur l’origine de mes ancêtres les plus proches ?

Malheureusement, la chose la plus habituelle est que cela n’arrive pas, et ceci est quelque chose qu’il faut considérer sérieusement avant de commander l’un de ces tests, sinon, nous risquons d’être déçus quand nous recevrons les résultats. Mais si nous sommes bien informés (ce que nous essayons ici), cela n’arrivera pas.

D’une part, comme nous l’avons déjà dit dans le post précédent, l’analyse de l’ADN autosomique, en général, ne distingue pas hérédité paternelle et maternelle, et par conséquent, ne distingue pas l’ADN hérité de nos grands-parents ou des générations précédentes. Ainsi, cette analyse ne peut pas répondre avec précision à des questions telles que l’origine exacte de nos parents, grands-parents, arrière-grands-parents, etc. En fait, même si le résultat montre qu’un pourcentage de notre ADN correspond aux populations du nord de l’Europe, par exemple, il ne peut pas dire l’ancêtre (ou ensemble d’ancêtres) ou les générations desquelles provient cet héritage.

D’autre part, les tests des haplogroupes (par le chromosome Y et par l’ADN mitochondrial), bien qu’ils distinguent une seule ligne de notre patrimoine génétique, ils remontent généralement à beaucoup de générations, de sorte qu’ils ne donnent pas, en général, d’informations sur les générations les plus proches. En outre, les haplogroupes ne sont pas toujours confinés à une seule région, pays ou groupe ethnique, mais ils sont souvent présents dans des zones plus vastes et dans plus d’une population.

En tout cas, il est intéressant de souligner ici une chose importante par rapport aux tests des haplogroupes. Les haplogroupes évoluent et se propagent à travers le monde car, tout au long de l’histoire de l’homme, les gens ont fait des migrations à la recherche de ressources, pour coloniser des territoires qui servaient de refuge, à travers d’invasions armées… Ces mouvements (et beaucoup d’autres) ont laissé des traces dans les populations, qui se différencient progressivement grâce aux nouvelles mutations qui se produisent périodiquement (les scientifiques ont même calculé le temps nécessaire pour qu’une nouvelle mutation apparaisse !). Mais, en plus, si on laisse de côté l’époque la plus récente où les gens émigrent beaucoup plus facilement, pendant des siècles, les populations ont eu toujours tendance à rester sur la terre de leurs ancêtres. Ce fait bien connu est ce qui nous permet de supposer ou d’émettre des hypothèses (on ne peut presque jamais être entièrement sûrs) sur l’origine de l’une de nos lignées paternelles ou maternelles.

Par exemple, si le résultat nous dit que notre haplogroupe maternel est présent dans un pourcentage très élevé de la population séfarade, très probablement, il y a plusieurs siècles, peut-être au moment de la Reconquista, notre ancêtre directe par notre lignage maternel était une Juive séfarade. De même, si notre haplogroupe paternelle est presque exclusivement présente en Scandinavie, il pourrait être qu’il était venu en France avec une invasion viking au cours du premier millénaire ; mais nous ne pouvons pas exclure d’autres options, comme le fait que notre ancêtre ait appartenu à une tribu germanique (géographiquement très proche du sud de la Scandinavie) ou qu’il était un pèlerin ou un marchand du nord de l’Europe qui s’est simplement installé dans le pays il y a plusieurs siècles. Sûrement, à l’avenir, lorsque les scientifiques sauront plus sur les haplogroupes, nous pourrons connaître avec beaucoup plus de certitude nos origine. Pour le moment, et dans la plupart des cas (pas toujours), cette question est souvent beaucoup plus ouverte que nous ne le souhaitons.

hommes juifs

C’est pourquoi il est également important de prendre en compte la généalogie de la famille et de savoir la différencier de la génétique. Plus d’exemples : supposons que nous sachions que notre grand-père paternel était écossais et, en effectuant le test d’ascendance paternelle, nous attendons qu’il montre un haplogroupe lié à l’Europe du Nord, ou même aux premiers colons des îles Britanniques. Mais que se passerait-il si, quelques générations auparavant, les ancêtres de notre grand-père avaient émigré d’une autre région du monde vers l’Écosse ? Bien que cela ne change pas le fait que notre grand-père était écossais, l’étude du chromosome Y montrerait cet autre héritage des générations précédentes.

Voulez-vous connaître un cas curieux en lien avec cette différence entre la génétique et la généalogie ? Bien sûr, si nous vous demandions l’origine de William et Harry, les Princes du Royaume Uni, la plupart des personnes nous diront qu’ils ont des caractéristiques nord-européennes : nous avons tous l’image de ses parents, Charles et Diana, et nous les associerions normalement à des origines plus proches au nord de l’Europe (on y voit des yeux et la peau clairs, des cheveux blonds ou roux, certains traits physiques caractéristiques…). Cependant, l’analyse de l’ADN mitochondrial du Prince William (le même ADN mitochondrial de son frère Harry, hérité de la Princesse Diana) a révélé qu’il appartient à l’haplogroupe R30b, qui est un haplogroupe dont l’origine se trouve en Inde ! C’est parce qu’une ancêtre de la princesse Diana était originaire de ce pays, ayant ensuite émigré en Angleterre. Les générations suivantes ont épousé des personnes ayant des caractéristiques typiquement européennes et les traits que nous associerions à une ascendance indienne ont été perdus avec le temps. Mais l’ADN nous raconte la véritable histoire de leurs ancêtres. Le Prince William a pu résoudre cette question grâce à la généalogie, cependant, d’autres fois, ce genre de résultats apparemment étranges (certains clients nous ont même dit « impossibles »), restent une énigme à résoudre.

C’est la raison principale pour laquelle, dans la plupart des situations, une étude génétique peut très bien se compléter avec une étude généalogique, et vice versa.

Est-ce que ces analyses me fourniront des informations sur ma race ou mon appartenance à un groupe ethnique particulier ?

Ceci est une question très complexe, puisque vous devez d’abord vous demander ce que vous entendez par race ou ethnie, un concept que de nombreux scientifiques demandent d’abandonner.

Comme nous l’avons déjà expliqué, le test de l’ADN autosomique fournit des informations en fonction des populations actuelles qui partagent une origine géographique commune. Mais au sein d’une « même géographie », c’est-à-dire, de la même région, différents groupes ethniques et culturels coexistent (par exemple, en Afrique du Nord, de nombreux groupes différents cohabitent : comme les Arabes, les Berbères, les Juifs…) et dans chaque groupe il y a encore de sous-groupes ! Donc, quel sera le niveau de détails alors ? À l’heure actuelle, les avancées scientifiques ne nous permettent presque jamais de passer d’une origine purement géographique, mais pour en savoir plus, vous devrez consulter un laboratoire qui effectue ces tests.

Quant aux tests des haplogroupes par l’ADN du chromosome Y et de l’ADN mitochondrial (ceux que nous vous offrons), il est vrai que les haplogroupes ont généralement un lieu d’origine assez établi, même s’il est ample, et que certains peuvent être profondément liés à certaines populations spécifiques (par exemple, il y a des haplogroupes qui sont nés dans les populations indigènes d’Amérique), pourtant, le résultat n’indiquera pas non plus votre race. Pourquoi ? Parce que votre race ne vient pas seulement de la mère de la mère de la mère… de votre mère, ni pas seulement du père du père du père… de votre père. Votre race est un mélange de la race de votre mère et de votre père, qui est un mélange de la race de vos quatre grands-parents, qui est un mélange de vos huit arrière-grands-parents, un mélange encore de vos seize arrière-grands-parents, etc. Ainsi, les haplogroupes peuvent vous donner plus de détails sur une origine géographique, parfois sur une origine liée à un groupe ethnique, voire même une appartenance ethnoculturelle (comme dans le cas des haplogroupes typiques de l’héritage juif ou d’autres groupes religieux), comme nous le voyions dans le cas de Lady Di, mais seulement et exclusivement par une lignée de vos ancêtres maternels et par une lignée de vos ancêtres paternels.

Dans tous les cas, il faut toujours se rappeler le fait que l’information et le niveau de détail qui peut être fourni pour chaque haplogroupe peuvent être très différents selon plusieurs facteurs : du nombre de marqueurs étudiés, à la jeunesse de l’haplogroupe, en passant par beaucoup d’autres choses.

hoe dancers

Les analyses des ancêtres fournissent-elles des informations sur la santé ?

L’ADN autosomique peut être utilisé pour analyser des aspects liés à la physiologie ou à la santé d’une personne, mais ces tests sont des tests différents de ceux des origines génétiques.

Les tests des haplogroupes ne fournissent pas d’informations sur la santé d’une personne et ne fournissent pas non plus d’informations sur sa physiologie. C’est vrai qu’il existe des études scientifiques qui relient certains haplogroupes, paternels et maternels, avec une prédisposition plus ou moins élevée à souffrir une maladie ou à présenter une anomalie ou une caractéristique physique ou physiologique particulière, mais le fait que nous partagions cet haplogroupe ne peut pas et ne doit pas être compris comme une preuve qui nous indique que nous allons développer telle maladie ou partager telle caractéristique physique ou physiologique. Dans le cas particulier des résultats que nous fournissons, bien que nous incluions les détails du laboratoire avec les marqueurs et les mutations trouvées, les informations complémentaires que nous vous donnons avec ce résultat ne doivent jamais être considérées comme le résultat d’une analyse médicale.

Les tests des ancêtres génétiques ne sont plus disponibles ; ce billet est actif uniquement à titre informatif.

Ce billet fut originairement publié par DNA Solutions le 19 juillet 2018.